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« Lieux hybrides, savoirs circulant : la communication dans les lieux culturels et les espaces commerciaux »

Équipe organisatrice :
Joëlle Le Marec, Professeur des Universités, Paris Diderot
Laurence Salvator, professeur agrégée, doctorante, Paris Diderot
Laboratoire Cérilac, axe EMOI : centre de recherches sur les pratiques de communication, les espaces médiatiques et institutionnels, et les rapports aux savoirs.

Au-delà des antagonismes premiers, la mise en relation de la boutique et du musée fait apparaître des lignes de convergence, voire des symétries sensibles à travers les discours (qui se rejoignent sur la promotion du loisir, de « l’expérience de visite », de « l’immersion »), l’architecture (intrication des espaces), ou encore la sémiotisation des espaces. Qu’un musée abrite en son sein une boutique, qu’il se prolonge sur un centre commercial ou qu’une enseigne commerciale choisisse de communiquer sur des événements essentiellement culturels, les points de rapprochement ne manquent pas. L’apparition de lieux hybrides qui mêlent étroitement les vocations commerciales et les ambitions culturelles en est un signe supplémentaire.

C’est à ces effets de rapprochements, à ces proximités pensées et ressenties que sera consacrée cette journée d’étude. L’ambition est triple : mettre en lumière ces effets de similitude ainsi que leur répercussion sur la pratique de ces lieux ; interroger les acteurs et les moteurs de convergence, qu’ils soient individuels ou institutionnels ; nourrir une réflexion critique sur la circulation du terme de « culture », dans la mesure où il s’impose comme une ambition partagée par certaines expositions culturelles ou commerciales.

En amont, l’hybridation des lieux de commerce et de culture implique enfin des échanges de pratiques, de regards et de cultures entre des sphères  académiques et professionnelles elles-mêmes perçues comme distinctes mais qui ont toutes, bien qu’à des degrés divers, partie liée avec les savoirs de la communication : la recherche académique bien sûr, qu’elle se rapporte à la sémiologie, à la sociologie, ou à la pensée des médias et des médiations mais aussi les savoirs et savoir-faire professionnels, de l’exposition ou du marketing par exemple.

C’est pourquoi la mise en lumière de l’hybridation des lieux de commerce et de culture se doublera d’une réflexion sur ces savoirs de la communication et leur circulation entre monde académique, univers professionnels et espaces sociaux.

Programme à télécharger :

Démarches et récits d’investigation : entre questionnement critique, dévoilement des faits, et mise en récit de l’enquête.

Équipe organisatrice université Paris Diderot :
Jean-François Ternay, Joëlle Le Marec (CERILAC, EMOI, Master Journalisme Scientifique), Guillaume Lachenal (SPHERE/ Master Lophiss)

Matin

9H30
Accueil

10h
Joëlle Le Marec (Université Paris Diderot, CERILAC)
Introduction à la journée
Situations de terrain et tensions entre enjeux scientifiques et enjeux culturels et politiques. Que se passe-t-il quand on touche à des faits sensibles politiquement et socialement ?

Guillaume Lachenal (CNRS et Université Paris Diderot, SPHERE)
Enquêter sur l’histoire coloniale – questions de recherche et d’écriture.

Pause

Jean-François Ternay  (Université Paris Diderot, CERILAC)
Gilles Eric Seralini chercheur militant. Quel statut de sa production ?
La question du jeu et des enjeux des acteurs : chercheurs et sujets d’investigation. Qui dénonce quoi ?
Entre le chercheur lanceur l’alerte, le chercheur qui travaille sur un autre chercheur, et le chercheur qui hésite sur le statut qu’il donne à sa production : publication scientifique, investigation journalistique, acte militant ? Discours de terrain, discours dans les médias.

Françoise Tristani (Philosophe, docteur en sciences de la communication)
L’enquête biographique.
Comment un chercheur en biologie peut-il concilier son amour des animaux avec la nécessité de faire des expériences sur le vivant ? Le cas de Georges Chapouthier, neurobiologiste, philosophe et militant de la cause animale.
Les conditions de l’enquête et la mise en récit.

Repas sur place

Après-midi

Reprise à 14 h
Jean-Christophe Monferran (IIAC/CNRS/EHESS)
Témoignage sur l’utilisation du cinéma comme méthode d’investigation du réel. Le problème du partage, et celui des enjeux des personnes qui peuvent ne pas se retrouver dans l’image « socio-politique » que le film donne d’elles-mêmes (projection d’extraits).

Daniel Friedmann (CNRS/EHESS)
Les enjeux de l’intervention filmique dans le social à partir d’extraits de deux exemples :
Les grèves SNCF de 1995 gare Montparnasse. « Gare sans train ». Film monté en l’an 2000.
Cuba : hôpital psychiatrique. « Hôpital Commandante Dr Ordaz, La Havane ».

Patrick Charaudeau  (Université Paris 13, LCP)
L’interdisciplinarité focalisée : articuler entre eux les concepts, les outils et les résultats d’analyse de différentes disciplines qui tentent de rendre compte de phénomènes sociaux.

Pause

Florence Weber (École Normale Supérieure)
Réflexivité, nouveaux enjeux.

Alain Riazuelo (CR Institut d’Astrophysique de Paris).
Témoignage sur son travail d’investigation intitulé : « Les anneaux de Vénus – éléments de réflexion sur les amours contrariés des frères Bogdanov avec la science. »