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Journée d’étude « Archives numérisées »
25 juin 2015 : 09:30 -18:00
Le programme est disponible ici en pdf (cliquez sur ce lien ou sur l’image).
Journée d’étude organisée par le réseau UDPN
Jeudi 25 juin 2015 de 9h30 à 18h
entrée libre dans la limite des places disponibles
Cette journée d’étude organisée par le réseau UDPN (programme IDEX-USPC) veut proposer une réflexion croisée sur l’archive – entendue au singulier, notamment dans une perspective épistémologique interrogeant l’espace d’apparition, de conservation, d’utilisation, de disparition – et les archives en tant que documents classés, conservés, consultés, réutilisés sous une multitude de formes. On s’interrogera sur le nouveau statut des archives numérisées en examinant plus particulièrement des documents ayant connu une mutation médiatique à travers leur numérisation. Il sera ainsi possible de comparer les usages qui en sont faits, sous leur forme initiale d’objets matériels et sous leur nouvelle forme dématérialisée. Le point de vue des usagers sera envisagé dans leur diversité (grand public, spécialistes de toutes disciplines, artistes, pédagogues, collectionneurs, etc.) et étudié sous des angles disciplinaires multiples et croisés.
Comité de pilotage UDPN :
Michel BERNARD, université Paris 3
Baptiste BOHET, université Paris 3
Fabrice ISSAC, université Paris 13
Joëlle LE MAREC, université Paris 7
Nathalie PIÉGAY-GROS, université Paris 7
Coordination UDPN :
Nina ROCIPON, universités Paris 3 et Paris 7
PROGRAMME
(sous réserve de modifications)
9h30-9h45
Introduction
par Michel Bernard, université Paris 3 (THALIM), et Nathalie Piégay-Gros, université Paris 7 (CERILAC), coresponsables du programme UDPN.
9h45-10h30
Une histoire de la fiche érudite
L’activité savante est balisée par un certain nombre de gestes routiniers qui ont été patiemment et parfois inlassablement répétés. Insister sur l’importance de ces « savoir- faire » nécessaires à tout travail de recherche, qui peuvent se décliner en opérations tant manuelles qu’intellectuelles, sera l’enjeu de cette intervention qui prendra pour exemple celui de la mise en fiche.
Il s’agira, au travers des « archives » conservées de certains de ces fichiers dont certains ont depuis peu été numérisés en tout ou en partie, de saisir les avantages, mais aussi les inconvénients, et parfois les « pathologies », qui accompagnent cette forme tout à fait particulière d’écrit dont le but est d’inscrire des données, mais aussi de les compiler, de les commenter, ou encore de les accumuler.
Évoquer ce cas des fiches et des fichiers, prendre au sérieux la manière dont le geste de la mise en fiche a été théorisé, appris, transmis, c’est se demander quelles sont les conditions de production d’un savoir mais aussi quelle place les routines académiques occupent dans ce processus.
/ Jean-François Bert, université de Lausanne (FTSR, Institut religions, cultures, modernité) http://aprasa.hypotheses.org
10h30-11h15
Nouvelles représentations de l’archive zolienne à l’ère du numérique. Manuscrits, iconographie et correspondance.
Le projet ArchiZ a pour ambition de réunir l’archive zolienne, dans toute sa diversité (iconographie, textes, manuscrits, littérature seconde), au sein d’un site Internet amené à devenir la référence scientifique en matière d’étude de l’œuvre d’Émile Zola, du naturalisme et de l’affaire Dreyfus. L’ambition finale du projet est la construction d’outils numériques qui permettront une exploration en réseau d’un patrimoine littéraire immense tout en participant à la sauvegarde et à la diffusion de ce patrimoine et des acquis de quarante années de recherche zolienne. Immanquablement, cette construction numérique ambitieuse ne se réalise pas sans obstacles techniques, que l’équipe de recherche doit sans cesse relever.
Nous avons également rapidement compris que le lectorat visé de prime abord allait s’élargir, tout naturellement, à la communauté éducative. Il s’agissait alors de transformer le site en fonction des usages multiples qui en sont faits afin qu’il devienne à la fois un outil scientifique de premier plan et un outil pédagogique et didactique novateur. Enfin, le projet d’une édition électronique de la correspondance générale d’Émile Zola sera, pour les prochaines années, un prolongement du projet ArchiZ dont il s’agira de définir les enjeux et les modalités.
/ Jean-Sébastien Macke, CNRS (ITEM)
/ Alain Pagès, université Paris 3 (CRP19)
http://www.archives-zoliennes.fr
/PAUSE /
11h30-12h15
Rematérialiser l’archive
À l’occasion du projet « Platerforme 14-18. Une famille dans la Grande Guerre » dont l’objectif est de proposer une plateforme pédagogique et scientifique sur la Guerre de 14-18 à travers les yeux de la famille Résal, en s’appuyant sur une exceptionnelle (en quantité et qualité) archive familiale de lettres et photographies amateurs, nous nous sommes posé plusieurs questions quant au statut des archives ainsi mises à disposition des internautes. Dans le cadre de trois enjeux scientifiques liés à l’histoire – articulation de la microhistoire (ici familiale) avec l’histoire plus globale ; analyse de la relation entre les hommes et leurs images dans les années 1910-20 ; réflexion sur les enjeux de l’« écriture de l’histoire » par des moyens audiovisuels et numériques – on soulignera :
1- l’importance, bien sûr, de la recontextualisation d’archives partiellement dématérialisées (vers une «archimage augmentée»), qui favorise notamment une enquête génétique (l’archive est livrée avec son enquête), 2- les enjeux de la gestion de l’interface, du clic et de l’écran pour sémantiser l’archive (au singulier) dans la perspective d’une réflexivité de l’usage des archives (au pluriel) en vue de favoriser la prise de conscience de l’ « écriture de l’histoire » co-engagée par la plateforme et son usager,
3- et on s’interrogera sur la question des relations entre documentation et point de vue (en suivant la tradition documentaire telle que les webdocumentaires et ce genre de plateforme documentaire l’interrogent à nouveaux frais). Ces trois questions reviennent paradoxalement à redonner du « corps » aux archives, à les rematérialiser.
/ Guillaume Soulez, université Paris 3 (IRCAV)
/ Laurent Véray, université Paris 3 (IRCAV)
http://centenaire.org/fr/plateforme-14-accueil
12h15-13h
Capitalisation de connaissances historiques et études d’usages autour de la valorisation d’archives patrimoniales
Dans un contexte de développement d’applications numériques dans le secteur patrimonial, il convient d’engager une réflexion fondée sur une étude d’usages de ces médiations et sur une expertise en matière de modélisation et simulation du patrimoine.
1- Un constat s’impose : la production de documents numériques (à vocation d’archivage ou non) devient quasi systématique lors de l’étude d’objets patrimoniaux. Lorsqu’il s’agit de s’interroger sur l’accès à ces documents, deux questions émergent : celle de la modélisation des données et celle des usages. En effet, la mise en correspondance de sources hétérogènes (manuscrits, savoir-faire, archives orales) est essentielle à la recontextualisation de ces objets dans leur utilisation d’origine.
Les outils des Sciences pour l’ingénieur (SPI) et les technologies numériques en particulier offrent un terrain d’expérimentation fertile pour les possibilités de modélisation et d’accès aux documents historiques (archives, vestiges archéologiques, etc.). L’objectif visé est de proposer des méthodes et des outils pour structurer la numérisation afin d’améliorer les formes de conservation et de valorisation tout en tenant compte de l’authenticité et de l’unicité des objets patrimoniaux.
Ces travaux posent de nouvelles questions épistémologiques, notamment en ce qui concerne le statut des documents numérisés ainsi que leur valeur par rapport aux méthodes de travail classiques, notamment des historiens et des conservateurs. Pour illustrer ce propos, nous présenterons le projet Nantes1900, réalisé en collaboration entre des partenaires académiques en SHS et SPI et un musée d’histoire. Ce projet de valorisation d’un objet de musée (la maquette du port de Nantes en 1900 par Pierre-Auguste Duchesne) met en lumière l’intérêt d’une approche de modélisation des connaissances liées aux objets patrimoniaux pour la création de nouveaux usages à destination d’utilisateurs experts (conservateurs de musée, médiateurs, historiens) ou des visiteurs du musée.
2- En ce qui concerne l’étude d’usages d’applications numériques, la démarche qualitative a été retenue et nous serons en mesure de présenter les premiers résultats de l’étude d’usages de la part de publics et de professionnels du patrimoine et professionnels de la conception-réalisation d’applications.
/ Benjamin Hervy, LUNAM université, école centrale de Nantes (IRCCyN, UMR CNRS 6597)
/ Florent Laroche, LUNAM université, école centrale de Nantes (IRCCyN, UMR CNRS 6597)
/ Geneviève Vidal, université Paris 13 (LabSIC)
http://nantes1900.chateau-nantes.fr
/PAUSE DÉJEUNER /
14h30-15h
VISITE DE L’EXPOSITION « LE JOUR D’APRÈS » DE MARYAM JAFRI
Visite commentée (en anglais).
à Bétonsalon – centre d’art et de recherche
9 esplanade Pierre Vidal-Naquet, 75013 PARIS
(rez-de-chaussée de la Halle aux farines)
15h15-16h
(retour en salle 677C)
L’Étrangeté technologique à l’ère du numérique
Cette présentation du projet consacré à l’Étrangeté technologique exposera tout à la fois sa base conceptuelle – son inscription dans la tradition artistique de la défamiliarisation, l’ostranénie, que Viktor Shklovsky considérait comme le domaine de prédilection d’un art en prise avec le réel – et le déroulement du programme pour l’année 2015-2016 : une série de rencontres entre des artistes, qui travaillent à partir d’un patrimoine d’images numérisées, et des théoriciens de l’art et du cinéma qui interrogent ces pratiques. Il s’agira donc d’étudier comment l’accès au patrimoine cinématographique numérisé permet aujourd’hui de reformuler la question de l’étrangeté technologique. On s’interrogera notamment sur le type de mutation médiatique que l’usage du numérique est capable de produire sur ces œuvres, en leur conférant un caractère archéologique: opérations de réemplois (détournements, compilations, (re)montages…) et d’intervention directe sur l’image (extraction, inpainting, etc). Par une série d’opérations visuelles qui renouent avec des questions fondamentales de l’histoire de la représentation et de la vision, l’usage des patrimoines numérisés est ainsi mis en question, à la fois comme mode d’archivage et comme outil d’intermédialité historique et esthétique.
/ Emmanuelle André, université Paris 7 (CERILAC)
/ Martine Beugnet, université Paris 7 (LARCA)
16h-16h45
L’objectivité numérique des interfaces
Daston et Galison dans Objectivité remarquent l’arrivée, avec les instruments de mesure scientifiques au milieu du XIXe siècle, d’une forme d’objectivité mécanique, ou non interventionniste. Elle est caractérisée par le confinement de l’observateur et la délégation à la technique de la mesure. La subjectivité est ainsi mise entre parenthèses, l’instrument en prend la place et garantit la fiabilité du résultat. Ce type d’objectivité contribue à former, selon Daston et Galison, l’objectivité moderne.
Nous allons essayer de démontrer que les interfaces numériques participent aujourd’hui de ce que nous allons appeler objectivité numérique ou computationnelle. Cette objectivité serait dérivée de la première mais partiellement différente. Au lieu de reléguer la subjectivité de l’observateur, elle donne une place importante à la subjectivité du lecteur – ou de l’usager – qui peut interagir avec les données et, éventuellement, modifier la façon dont elles se manifestent.
Dans le cas des archives numérisées et publiées en ligne, l’interface fait office de délégué : elle est en même temps la condition de possibilité de l’accessibilité des documents et une mise en forme de ces derniers. Cependant, le régime d’interaction qu’elle met en place semble avoir un rôle sur les attentes des lecteurs et donc sur leurs croyances vis-à-vis du contenu des archives. Les archives se présentent comme vraies en raison du mode d’accès aux documents. C’est l’interface elle même qui semble garantir une forme d’objectivité du contenu.
/ Matteo Treleani, université du Luxembourg (IPSE) et université Paris 3 (CEISME)
/PAUSE /
17h-17h45
Corpus, archives, collectes : quand la recherche expérimente sur ses propres cadres – le cas de Spectacle en ligne(s)
Nous partons d’un programme, aujourd’hui achevé, de constitution d’un corpus de répétitions de spectacles vivants, avec des objectifs mixtes (techniques, scientifiques, culturels) qui résultent de la collaboration entre équipes de recherche, équipements culturels, entreprise. Nous souhaitons ici discuter des perméabilités qui sont à la fois travaillées et questionnées, entre la constitution de corpus structurés à destination de recherche, l’archivage de ce qui est reconnu comme ayant une valeur patrimoniale, et la création constante de matériaux culturels issus de pratiques d’exploration, d’expérimentation, de développement. On peut associer à cette réaction de matériaux culturels les multiples processus de requalification de corpus en archives et les points aveugles parfois créés. Nous souhaitons également explorer le lien entre ces perméabilités entre collectes, archives, corpus, productions médiatiques intermédiaires, et l’attention forte aux médiations, telles qu’elles sont à la fois théorisées, décrites, et produites en études de sciences et études culturelles.
/ Joëlle Le Marec, université Paris 7 (CERILAC)
/ Nicolas Sauret, Institut de Recherche et d’Innovation, centre Pompidou
http://spectacleenlignes.fr
17h45-18h
Mot de conclusion
par Michel Bernard, université Paris 3 (THALIM), et Nathalie Piégay-Gros, université Paris 7 (CERILAC), coresponsables du programme UDPN.
Depuis quelques années, une vaste numérisation du patrimoine et des contenus culturels est en cours. Le réseau UDPN se propose d’étudier les évolutions qu’elle engendre dans les pratiques et les représentations.
Mise en page : réalisée par UDPN à partir d’éléments graphiques conçus par Marie Jamon Typographies : Signika (Anna Giedrys) et Fira Sans (Mozilla) Image de couverture : Flat view of a CD-R, with interference colour (Wikimedia Commons)
Détails
- Date :
- 25 juin 2015
- Heure :
-
09:30 -18:00
- Catégorie d’Évènement:
- Journées d'études
Lieu
- Salle 677C – 6e étage – Bâtiment C des Grands Moulins
-
Université Paris Diderot - 5 rue Thomas Mann
Paris, 75013 France + Google Map